NoviOcean : Révolution énergétique ou simple prototype ?
L’innovation dans le domaine des énergies renouvelables ne cesse de nous surprendre. La société suédoise NoviOcean vient de franchir une étape remarquable en dévoilant un générateur électrique révolutionnaire.
Doté d’une technologie avant-gardiste, ce groupe électrogène atypique combine trois sources d’énergie propre : houlomotrice, éolienne et solaire. Un tel progrès pourrait bien accélérer la transition énergétique tant attendue.
Une centrale électrique hybride offshore : le futur de l’énergie verte ?
NoviOcean a mis au point une centrale électrique hybride offshore qui repousse les limites de la production d’énergie renouvelable. Le prototype, breveté dans 20 pays, dont les brevets EP3469208B1, MA57932A1 et NZ749891B2, se présente sous la forme d’un radeau rectangulaire mesurant 38 mètres de long et 4 mètres de haut à grande échelle.
Le concept repose sur l’exploitation simultanée d’un trio de sources d’énergie renouvelable :
- L’énergie houlomotrice, captée par la structure flottante
- L’énergie éolienne, générée par six éoliennes verticales
- L’énergie solaire, produite par des panneaux photovoltaïques
Une telle approche multimodale permet de tirer parti des avantages de chaque source tout en atténuant leurs faiblesses respectives. Le résultat ? Un système plus efficace et résilient, capable de produire de l’électricité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Dans des conditions moyennes, l’infrastructure délivre une puissance de 400 kW, pouvant atteindre jusqu’à 1000 kW en configuration optimale. Les six éoliennes verticales délivrent 300 kW, tandis que les panneaux solaires fournissent entre 50 et 80 kW. Au total, le système hybride cumule une capacité d’environ 1 MW, avec un facteur de capacité moyen de 40%.
Ce système assure donc une production constante. Lorsque les éoliennes et les panneaux solaires sont moins performants, l’énergie des vagues prend le relais, avec à la clé une continuité de l’autonomie sur plusieurs jours.
Des tests rigoureux pour une technologie prometteuse
La fiabilité de cet écosystème repose sur des tests approfondis et n’est pas le fruit du hasard. NoviOcean n’a pas lésiné sur les moyens pour valider son concept. Le processus de mise en service s’est déroulé en plusieurs étapes :
- Tests initiaux dans des piscines à vagues en Angleterre et en France
- Phase de test de deux ans sur un banc d’essai à l’Institut royal de technologie (KTH) de Stockholm
- Test d’une version miniature de 6 mètres de long en conditions réelles, au large de Lidingö à Stockholm, pendant un an
On pourrait qualifier toutes les mesures adoptées de désuètes, mais elles sont nécessaires si l’on désire s’offrir les meilleures chances de réussite. Grâce à la batterie de tests précitée, l’efficacité du convertisseur d’énergie n’est plus à prouver. En laboratoire ou en mer ouverte, la fiabilité et la performance étaient au rendez-vous.
La capacité du système NoviOcean à résister aux conditions marines tout en maintenant une production efficace est un atout majeur pour son déploiement futur.
Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte plus large de transition verte. Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, fixé lors de la COP21 à Paris en 2015, les énergies propres et renouvelables sont fortement sollicitées. Leur faible impact environnemental en fait des candidats idéaux pour remplacer progressivement les énergies fossiles.
Quels sont les horizons pour NoviOcean ?
Fort de ces résultats prometteurs, NoviOcean envisage maintenant de passer à l’étape supérieure avec un projet pilote à grande échelle. L’entreprise a identifié plusieurs sites potentiels pour le déploiement de son invention :
Régions | Avantages |
---|---|
Côtes norvégiennes | Combinaison optimale de vagues et de vent |
Plateaux continentaux d’Amérique du Nord | Vastes espaces et conditions favorables |
Plateaux continentaux d’Amérique du Sud | Potentiel de développement important |
Le défi le plus ambitieux de NoviOcean consiste en la construction d’une usine pilote offshore. Une telle installation intégrerait des éoliennes houlomotrices, des éoliennes verticales et des cellules solaires, qui ont un double avantage à elles seules. Elle traduit la combinaison astucieuse entre efficacité et optimisation tous azimuts.
Mais le voyage, aussi beau soit-il, n’est pas sans écueils : NoviOcean fait face à des problématiques importantes, notamment sur le plan financier. Jan Skjoldhammer, fondateur et PDG de l’entreprise, souligne que malgré les subventions reçues (environ 2 629 000 € de l’Union européenne et de la Suède), la mise en œuvre de nouvelles technologies dans le secteur des énergies renouvelables reste coûteuse.
Nous estimons que ces obstacles financiers sont courants dans le domaine des énergies renouvelables. L’investissement initial pour le développement et le déploiement de nouvelles technologies est souvent colossal. Néanmoins, les bénéfices à long terme, qu’ils soient environnementaux ou économiques, justifient généralement ce type de sacrifice pécuniaire.
Actuellement, NoviOcean explore des partenariats potentiels avec des sociétés d’énergie éolienne offshore. Des collaborations qui apporteraient non seulement un soutien financier, mais aussi une expertise précieuse en matière d’ingénierie offshore.
L’avenir de NoviOcean et de sa technologie innovante dépendra de sa capacité à surmonter la somme des contradictions liées à la jeunesse de son projet. Si l’entreprise y parvient, nous verrons d’ici là une nouvelle contribution intéressante dépasser le stade embryonnaire dans la transition énergétique mondiale.